Agriculture urbain à la maison administrative de la province de Namur

L'agriculture urbaine dans les bureaux - le cas de la Maison Administrative de la Province de Namur

01/09/2022 

Lors de la construction de ses nouveaux bureaux, la Maison Administrative de la Province de Namur (MAP) a souhaité intégrer un potager d’entreprise à destination des employés et une parcelle maraichère pour approvisionner sa cuisine d’entreprise en aliments frais, locaux et de saison.

Green SURF a accompagné la MAP au moment de la conception du projet via deux ateliers participatifs afin de définir ensemble le modèle de gestion optimal considérant d’une part les besoins de la cantine et d’autre part la volonté de consacrer un espace à un potager d’entreprise où les agents pourront se détendre et mettre la main à la terre. En parallèle, nous avons conçu (avant-projet) la parcelle, soit son aménagement et les installations techniques nécessaires à prévoir.

Aujourd’hui, le projet vit et produit! Nous sommes allés à la rencontre du maraicher, Jérôme Lambert, pour découvrir sa parcelle et son projet

Jérôme a étudié l’agronomie et développe son activité de maraichage dans la région namuroise après s’être formé sur l’espace test agricole d’Anderlecht.

Il a répondu au marché public de la MAP qui mettait à disposition 15 ares dont un quart à destination des agents de la MAP car c’était pour lui la garantie d’un revenu fixe, très rare et difficile en tant que maraicher. Sur les 15 ares, dont 9 de SAU (surface agricole utile), Jérôme a réparti la production en 4 parties pour un total 60 planches de 13 à 15 mètres de long. 15 ares, c’est trop peu pour créer une activité maraichère viable, seule une rémunération fixe basée sur le temps à consacrer à la gestion de la parcelle était envisageable pour trouver un producteur. La charge de travail a été estimée à 2 jours par semaine de mars à octobre, incluant des ateliers avec le personnel pour les former. En hiver, rien n’y sera cultivé pour laisser place à un engrais vert.

Ce modèle hybride a un double avantage :

  • Le maraicher a un revenu garanti et est rémunéré en fonction du temps presté (dans un cadre de maximum 2 jours par semaine) et non de ses rendements
  • La MAP, en plus de fournir 50% de sa cuisine en légumes frais, de saison et locaux, développe des liens et activités à différents niveaux : activités sur le temps de midi de maraichage pour les employés, activité dans un but thérapeutique sur 2 planches de la parcelle avec la maison du mieux-être voisine, visites et balades au potager avec les enfants de la crèche.

Le maraicher et la cuisine ont fait le plan de plantation ensemble sur base des légumes et aromates nécessaires. La cuisine utilise les salades, choux et ciboules pour ses sandwichs, une partie des légumes en soupe et adapte ses menus en fonction des disponibilités. Lors de notre passage en juillet dernier, un couscous allait être préparé avec les légumes du site. Les cuisiniers vont eux-mêmes se servir sur la parcelle, couper ce dont ils ont besoin, pour éviter le gaspillage ; c’est également un gain de temps pour le maraicher, qui leur a appris préalablement quand et comment récolter les aliments.

La cuisine a déjà pris le pli puisqu’en cas de surplus, les légumes sont coupés et surgelés pour ne rien perdre. La production permet de combler 50% de leurs besoins, ce qu’ils achètent ailleurs sont principalement des patates et oignons ainsi que des produits hors saison, comme les tomates qui sont consommées en cuisine pratiquement toute l’année.

Le matériel et les charges sont à charge de la MAP, qui en reste propriétaire même si le maraicher pourra changer dans le temps au gré des marchés publics. L’eau de pluie est récupérée de la toiture du bâtiment pour pouvoir être réutilisée sur la parcelle maraichère et si ce n’est pas suffisant, Jérôme a également accès à un puits.

Green SURF réalisera une vidéo témoignage mi-septembre pour vous en parler plus longuement et en images, à suivre sur nos réseaux !